Tivaouane Peulh-Niague : La pénurie d’eau plonge les habitants dans le désarroi
L’eau est une denrée rare dans les quartiers de Tawfekh et Cité Soprim. Lors de notre passage à la Cité Soprim, des femmes et des jeunes filles se bousculaient pour s’approvisionner auprès d’un camion-citerne. A Tawfekh, les habitants se rabattent sur les puits et les pompes à eau.
L’eau ne coule presque pas à la Cité Soprim des Parcelles assainies et à Tawfekh, un quartier de la commune de Tivaouane Peulh-Niague. Dans cette dernière localité, le désespoir ne cesse de gagner les habitants. Des femmes et jeunes des filles, munies de bassines et des bouteilles de 10 litres, partent souvent à la recherche du liquide précieux. Lourdement chargées, on peut les voir s’efforcer d’avancer sur du sable. Un travail supplémentaire pour elles. A côté de ces dernières, des garçons contribuent à l’effort. Ils partagent tous l’inquiétude et la fatigue. Leur quotidien est loin d’être un long fleuve tranquille. « Chaque jour, nous faisons des kilomètres à la recherche de l’eau. Nous ne voyons même pas de camions citernes. Nous nous ravitaillons avec l’eau des puits ou des pompes à eau », confie Ndèye Bâ. Cette mère de famille a une autre remarque : « Autrefois, les coupures d’eau ne concernaient que les week-end. Maintenant, elles sont devenues quotidiennes ».
Les conséquences de ces coupures ont bousculé les habitudes au sein des ménages. Désormais, dans ces quartiers, des habitants sont obligés de rester jusque tard dans la nuit pour espérer avoir une goutte d’eau. « Le déficit en eau ralentit nos activités économiques. Toutes les nuits, nous veillons jusqu’à 2 heures du matin pour espérer que le robinet coule. Et le lendemain, nous vaquons difficilement à nos occupations », dénonce Fama Diop.
La qualité de l’eau préoccupe aussi
L’autre sujet de préoccupation, c’est la qualité de la ressource. Sa consommation soulève des angoisses. Les risques de contraction de maladies liées à la composition chimique ne sont pas exclus. « Nous nous demandons si, à la longue, nous ne risquons pas d’avoir des problèmes de santé liés à la consommation de cette eau en ayant le choléra ou d’autres maladies », ajoute M. Tamba, enseignant, par ailleurs habitant de Tawfekh. Ici, à la veille de la fête de la
Korité, la tension était montée d’un cran. Les populations n’étaient pas tendres. « Comment peut-on laisser des citoyens vivre ce calvaire ? C’est tout simplement inhumain ! » martèle Ablaye Diop.
Autre lieu, même problème. A la Cité Soprim, les habitants n’entrevoient pas le bout du tunnel. Depuis des années, le spectre de la baisse de pression plane sur ce quartier. « Ici, c’est pratiquement toute l’année que nous vivons sans eau. Nous achetons l’eau vendue par des charretiers que nous stockons dans des réservoirs de 60 litres. Le prix varie entre 1500 et 2.000 FCfa l’unité. C’est un coût énorme pour les familles, surtout si vous habitez au deuxième ou troisième étage », dénonce Mme Barro.
Toujours à Soprim, la rareté du liquide précieux a imposé aux habitants l’heure d’aller au lit. Des femmes comme des vigiles épient jusque tard dans la nuit la goutte qui dégoulinera du robinet. « Le jour où il va y avoir des morts et des blessés, ils viendront nous servir des discours », se désole Pape Ndiaye. Cette situation plonge les populations de certains quartiers de Dakar dans un désarroi total. Pour y remédier, elles lancent un cri du cœur à l’Etat et demandent la construction de châteaux d’eau ainsi que le renforcement des branchements existants.
Le Soleil
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