Nouvelle capitale administrative de l’Égypte : une ville moderne et intelligente

Nouvelle capitale administrative de l’Égypte : une ville moderne et intelligente

Le géant Maghrébin gratte le ciel

Face à la forte pression démographique avec tout ce que cela charrie en termes de désagréments liés à la mobilité urbaine et à son corolaire sur les activités économiques, l’Egypte a jugé utile d’aménager une nouvelle capitale administrative à 70 km du Caire. Un projet pharaonique de 25 milliards de dollars avec un financement révolutionnaire et une technologie nationale de dernière pointe qui fait de la nouvelle capitale, une ville à la fois moderne et intelligente avec toutes les commodités requises.

De loin, on aperçoit l’une des tours de la cité économique de la nouvelle capitale administrative égyptienne se dresser au beaucoup milieux d’autres. Mais celle-ci est la plus grande. Elle doit en fait mesurer 400m de haut, ce qui fait d’elle, la tour la plus grande en Afrique. Tenaillée entre la capitale Le Caire et le Canal de Suez, la nouvelle capitale égyptienne prend forme. Ses bâtiments à perte de vue sont déjà achevés à près de 98% selon les services du Général Mohamed Abd El-Latief, Manager général de la nouvelle capitale administrative. Sur le chantier, c’est encore le remue-ménage. Les travailleurs s’activent encore dans différents secteurs d’activités. Certains dans la maçonnerie, la peinture, le carrelage et le pavage, d’autres dans les travaux d’assainissement avec des allers et retours de camions remplis soit de sable, soit de fer ou de béton. Ici, plus de 2.000.000 d’Egyptiens se relaient sur le chantier nuit et jour.
Avec une forte densité démographie de 25 millions d’habitants, la capitale égyptienne, Le Caire, étouffe et est confronté à un réel problème de surpeuplement qui déteint sur la circulation avec une moyenne très faible de 20 à 25 km/h. ‘’Ça fait perdre du temps et impacte sur l’économie’’, déclare le Directeur de la Compagnie égyptienne de développement urbain, le maitre d’œuvre même des travaux.

La plus grande mosquée et la deuxième grande cathédrale de l’Afrique

La nouvelle capitale administrative égyptienne s’étend en effet sur 720 km2 et fait le double de Le Caire. Le projet est en effet divisé en trois phase dont la première celle en cours, est à 98% d’exécution. Elle inclut la construction d’un nouvel aéroport, la construction de la plus grande mosquée de l’Afrique avec une capacité d’accueil de 170.000 personnes. D’ailleurs, la mosquée ‘’Al Fattah houl alim’’ (L’un des 99 noms d’Allah tirés de la sourate Saba et qui ne vient qu’une fois dans le Coran), est déjà achevée. Itou presque pour la cathédrale copte de l’Egypte qui a une capacité d’accueil de 7200 personnes, ce qui fait d’elle la plus grande en Afrique derrière celle de Dakar qui a une capacité d’accueil de plus de 9000 personnes.

10 quartiers résidentielles et 25.000 appartements pour la 1e phase
La première phase de ce projet gigantesque concerne 10 quartiers résidentiels avec 25.000 appartements. ‘’50.000 fonctionnaires de l’Etat égyptien viendront dans un premier temps. Et tous les ministères, quand ils arriveront, travailleront sur une base électronique’’, précise le Général Mohamed Abd El-Latief, manager général de la nouvelle capitale administrative égyptienne. Il souligne d’ailleurs que le projet inclut au total 15.000m2 de zone verte avec un fleuve vert et des lacs artificiels qui sont créés. Du point de vue aménagement, 650km de route à l’intérieur de la nouvelle capitale et à l’extérieur ont été construites pour faciliter la mobilité et connecter la nouvelle ville intelligente à quatre axes routiers qui donnent tous au Caire. Pour faciliter la mobilité, un train électrique desservira la nouvelle capitale administrative. Mais 40% de l’espace sera réservé aux cyclistes et 30% au business.

Financement révolutionnaire
Les Egyptiens, pour financer ce projet pharaonique, ont fait parler leur génie. Jusqu’ici, aucune livre égyptienne (monnaie locale) n’est débloquée depuis le trésor national pour participer au financement des 25 milliards de dollars dont le projet a besoin. Le régime du Président Abdel Fattah Al Sissi n’a pas non plus fait appel au financement étranger notamment arabe. Pour financer le projet, il a tout simplement décidé certes de nationaliser les fonds, mais de créer la Compagnie égyptienne de développement urbain (CEDU) à qui il a cédé la totalité des terres. Cette compagnie sous la houlette du Général Mohamed Abd El Latief a ainsi procédé à la vente des terres à 150 dollars le mètre carré, pour la partie résidentielle. Puisque le projet a, outre la partie résidentielle, la partie business notamment la cité économique avec ses 20 tours. ‘’Ce projet est une entité économique indépendante qui n’a rien à voir avec le budget de l’Etat. L’Etat nous a donné des terres qu’on a mises en valeur. Des terres sans rien avec du sable désertique à perte de vue, sonts ainsi mise en valeur pour pouvoir faire sortir de terre tous ces édifices’’, déclare Khaled El-Husseiny Soliman, coordonnateur du projet. ‘’Nous sommes actuellement à 70% d’investissement. Dans deux ou trois ans, on aura commencé à aménager la nouvelle capitale administrative avec deux millions d’Egyptiens qui vont y être déployés dans la première phase, deux dans la deuxième phase et trois deux autres dans la troisième phase. Ce qui fait un total de 6 millions d’habitants qui sont attendus dans cette nouvelle capitale’’, ajoute-t-il.

2 millions d’emplois créés
Outre les cités d’affaire et résidentielle, il y a la cité de la diplomatie qui va regrouper dans une seule enceinte l’ensemble des représentations diplomatiques qui siègent au pays d’Abdel Fattah Al Sissi. Au total, note Khaled El-Husseiny Soliman, 50 ambassades seront implantées dans la cité diplomatique. ‘’Toutes les ambassades des pays africains démangeront dans la nouvelle capitale administrative avec une superficie de 3400m2 qui leur sont offerte. Dans 5 ans, il n’y aura plus aucune ambassade étrangère au Caire’’, confie Khaled El-Husseiny Soliman qui relève que pour ce qui est des pays africains, des facilités leur ont été faites pour disposer de terre contrairement aux autres pays. ‘’Les ambassades africaines auront des facilités parce qu’elles occupent une position spéciale dans la politique du régime du Président Abdel Fattah Al Sissi. L’Afrique, c’est notre priorité, elle occupe une place importante dans les politiques du gouvernement du Président Abdel Fattah Al Sissi’’, soutient le coordonnateur du projet.
Le projet commence déjà à faire son effet économique avec déjà, 600 investissements venus du monde arabe. ‘’Ce sont des devises qui entrent dans les caisses de l’Etat à travers le Trésor public. Ça a créé beaucoup d’emplois. Nous avons 2 millions d’emplois créés dans le cadre de ce projet’’, s’enorgueillit le coordonnateur du projet Khaled El-Husseiny Soliman. Qui relève que le projet à 100% est réalisé par l’expertise locale à travers divers matériaux locaux. Rien jusqu’ici n’a été importé de l’extérieur dans le cadre de la réalisation de cette nouvelle ville intelligente, une démarche qui devait servir de référence aux autres pays africains qui s’endettent trop pour des projets mille fois moins importants que la nouvelle capitale administrative égyptienne.
ASSANE MBAYE, journaliste

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