Kenya : le sommet Africités pointe la nécessité de développer les villes intermédiaires

Kenya : le sommet Africités pointe la nécessité de développer les villes intermédiaires

Au Kenya, à Kisumu dans l’ouest du pays, le sommet Africités s’est clôturé, ce samedi 21 mai. Pendant cinq jours, 11 000 participants de tout le continent ont échangé autour du rôle des villes intermédiaires dans le développement de l’Afrique.

Avec notre envoyée spéciale à Kisumu, Albane Thirouard

Synonymes d’opportunités économiques, les villes intermédiaires attirent de nombreux ressortissants de pays voisins. D’ici à 2040, les deux tiers des personnes qui s’installeront en zone urbaine le feront dans les villes moyennes. Cependant, à cause d’un manque d’infrastructures, elles restent des villes de passage, avant un départ pour les capitales. Or, ces dernières sont souvent déjà congestionnées. C’est notamment le cas de la ville de Dakar.

Avec, aujourd’hui, plus d’un million d’habitants et trois millions pour sa région, la capitale sénégalaise a vu sa population grossir rapidement mais l’agglomération peine à accommoder tous ses nouveaux entrants.

Mamadou Diop est le premier adjoint au maire de Djidda, Thiaroye Kao, à Pikine, en bordure de la capitale: « C’est une commune très, très peuplée. La densité y est très forte là-bas. On a un problème de foncier qui ne nous permet pas de maintenir tout le monde car la population grandit très rapidement et des fois (cela pose) problème. »

Manque de place pour loger correctement tous les habitants ou construire de nouvelles écoles, des structures de soins en sous-capacités ou encore une occupation informelle des espaces urbains… l’explosion démographique a fortement affecté Dakar.

« Dakar n’est pas une ville intermédiaire mais Dakar subit un peu les excroissances de ces villes intermédiaires car il y a l’exode rural et les gens qui quittent leur région pour venir à Dakar. Il faut développer les villes intermédiaires pour que les grandes villes puissent respirer. Il faut créer des emplois au niveau de ces villes, il faut des infrastructures, des industries, sinon les grandes villes seront toujours l’attraction de ces populations-là », explique Abass Fall, le premier adjoint au maire de la capitale.

Prioriser l’aménagement des communes moyennes, c’est en tout cas ce à quoi se sont engagés les élus locaux lors de la clôture de cette neuvième édition d’Africités.

Lors d’une cérémonie officielle, samedi soir, les délégués présents à Africités se sont engagés à mieux inclure les villes intermédiaires dans leurs plans de développement urbain, à mettre l’accent sur la jeunesse (à travers notamment la mise en place d’un programme Erasmus africain), mais aussi sur la culture et la protection du climat et surtout à veiller à une meilleure répartition des ressources publiques en faveur des centres urbains de taille moyenne.

RFI

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