France :l’intercommunalité et l’Etat, un couple d’avenir

France :l’intercommunalité et l’Etat, un couple d’avenir

L’Association des directeurs généraux des communautés de France consacre ses prochaines universités d’été, les 6, 7 et 8 juillet à Deauville aux relations entre les EPCI et les directions, agences et autres opérateurs de l’Etat déconcentrés.

Et si le couple maire-préfet, tant vanté par les pouvoirs publics durant la crise sanitaire, n’était qu’un leurre ? Les membres de l’Association des directeurs généraux de communautés de France (ADGCF) le constatent chaque jour : ils sont devenus la porte d’entrée privilégiée de l’Etat.

Meilleur exemple ? Les contrats de relance et de transition écologique qui font des intercommunalités la pierre cardinale. Il en est de même aussi pour le Zéro artificialisation nette, le fameux ZAN, présenté comme l’arme fatale contre les ravages de l’étalement urbain. « Nous sommes le terrain d’atterrissage des dispositifs de l’Etat. On a une très belle carte à jouer », se félicite Florence Cornier-Picotin, secrétaire nationale adjointe de l’ADGCF.

Partenaire particulier cherche partenaire particulière

Mais si, de ce côté-là de la barrière, les choses sont claires, il en est tout autrement de l’autre. L’Etat territorial est dispersé façon puzzle dans une multitude d’agences, d’opérateurs et de directions. D’où, inévitablement, de la friture sur la ligne. Une difficulté qui sera le fil rouge des prochaines universités d’été de l’ADGCF,  les 6, 7 et 8 juillet prochains à Deauville intitulées « Relations Etat-intercommunalités : partenaire particulier cherche partenaire particulière ».

Un titre tiré d’un tube emblématique des années 1980 pour un must de la réflexion territoriale. Défileront à Deauville la crème des partenaires historiques des collectivités, comme le directeur de l’Agence nationale de cohésion des territoires, Yves Lebreton, la patronne de l’Agence nationale de l’Habitat Valérie Mancret-Taylor et Nicolas Soudon chargé de la direction Territoires de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Agitateurs d’idées

Fidèle à sa ligne hostile aux théories de Christophe Guilluy sur la coupure entre les métropoles et la France périphérique, l’ADGCF accueillera l’économiste Laurent Davezies, auteur de « Non, l’Etat n’a jamais abandonné les territoires ». « Sur les onze départements dans lesquels la population a reculé et où l’emploi privé s’est effondré depuis vingt ans, l’emploi public a continué de progresser dans neuf d’entre eux. Sur les 6 900 communes rurales isolées selon l’Insee, on trouve la même couverture en médecine générale de ville (un médecin pour 1 000 habitants en 2018) qu’en moyenne dans la France de province », égrainait Laurent Davezies à l’occasion d’un entretien accordé à La Gazette.

Également au programme des universités d’été de l’ADGCF, le sociologue Renaud Epstein. Un contempteur de la réforme « Barre » des aides au logement en 1977 qui sert toujours de bréviaire au pouvoir central et à ses déclinaisons territoriales. « L’Etat – en l’­occurrence la direction du budget – estime que le marché est plus efficace que la planification étatique pour rapprocher offre et demande. Les aides à la personne remplacent alors les aides à la pierre à l’aide desquelles l’Etat avait piloté la production de logements », dénonçait-il dans un entretien récent à La Gazette des Communes. Comme tous les chercheurs présents aux universités d’été, Renaud Epstein échangera avec « les praticiens de terrain », selon le mot de Florence Cornier-Picotin. L’ADGCF présentera aussi à l’occasion de ses universités d’été une plateforme de propositions pour la nouvelle mandature nationale 2022-2027.

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