Economie mondiale: Emmanuel Macron appelle à une réforme de l’OMC
Dans un discours de quarante minutes devant l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ce 30 mai à Paris, Emmanuel Macron a défendu le multilatéralisme tout en reconnaissant le besoin de changer les règles du commerce mondial. Le président français a mis en garde contre les menaces de guerre commerciale à deux jours de la possible application par les Etats-Unis de taxes punitives sur l’acier et l’aluminium importés. Il a enfin proposé une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Emmanuel Macron propose ainsi une négociation intégrant au départ les Etats-Unis, le Japon, la Chine et l’Union européenne qui serait rapidement étendue notamment aux pays du G20 et de l’OCDE sur cette réforme de l’OMC. « C’est le moment de nous saisir de ce sujet et d’y apporter des réponses concrètes. Nous devons rapidement aboutir ensemble à un diagnostic convergent sur les divergences du système actuel », a déclaré le président français qui vise le G20 de cette année, à Buenos Aires, pour une première feuille de route.
« Ce dont il s’agit, c’est bien d’une mise à plat des règles qui structurent la concurrence internationale, qui a trop changé depuis vingt-cinq ans pour que ses règles constituent une base adaptée, a poursuivi le locataire de l’Elysée. Les règles nouvelles doivent répondre aux défis contemporains du commerce mondial », qu’il a listées : les subventions publiques massives « qui distordent les marchés mondiaux », la propriété intellectuelle, les droits sociaux et surtout la protection du climat : « Il nous faut mettre au coeur des disciplines commerciales la préoccupation environnementale », a-t-il conclu.
Optimisme économique
Le président Emmanuel Macron faisait cette déclaration alors que l’OCDE vient par de publier ses perspectives économiques mondiales. Après une longue période de croissance atone, l’économie de la planète retrouve son rythme d’avant-crise. Selon l’organisation, ce rebond, qui frôle les 4 % dans les deux ans à venir, est essentiellement dû à une politique monétaire et budgétaire accommodante. Durant les années de crise, les banques centrales ont énormément baissé leurs taux d’intérêt. Elles ont également acheté des actifs à un rythme sans précédent, à l’image de la Banque centrale européenne (BCE).
La bonne nouvelle vient du front de l’investissement et du commerce international. Le redémarrage de l’investissement et des échanges mondiaux a contribué à la relance de l’activité économique, se félicite l’OCDE. Cette situation a permis la création d’emplois : le taux de chômage devrait baisser à environ 5 % l’an prochain dans la zone de l’OCDE, qui compte 35 membres, son plus bas niveau depuis 1980.
Comme Emmanuel Macron, l’organisation prévient en revanche qu’une escalade des tensions commerciales et le retour du protectionnisme pourraient assombrir ces perspectives économiques. Autre risque important : l’envolée des cours de pétrole qui pourrait « provoquer des déséquilibres extérieurs pour de nombreux pays ».
RFI
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