Baba NDIAYE : «le Choix des programmes doit émaner des populations»
En marge de l’atelier méthodologique organisé par l’Ong Enda Ecopop sur le budget programme participatif tenu les 17 et 18 Décembre à Dakar, Baba Ndiaye, Président du Réseau des Collectivités territoriales pour le Budget participatif, a accordé une interview à Senterritoires. Dans cet entretien, le Président Conseil départemental de Kaolack a estimé que les collectivités territoriales sont prêtes à expérimenter le budget programme participatif. Toutefois, il a insisté sur l’importance de la participation citoyenne mais aussi de la disponibilité des ressources pour une mise en œuvre réussie du budget programme participatif dans les collectivités territoriales.
Vous êtes pour une expérimentation du Budget programme participatif dans quelques collectivités territoriales, pensez-vous qu’elles sont suffisamment outillées pour la mise en œuvre ?
Cet atelier constitue une occasion importante d’échanger sur la mise en œuvre du budget programme participatif. Le Sénégal a déjà réussi la mise en œuvre du budget participatif et cela a permis d’engager et de mobiliser les populations dans le processus budgétaire mais également dans le suivi évaluation pour plus de transparence, d’efficacité de d’efficience dans l’exécution du budget. Aujourd’hui le budget programme vient s’y ajouter en intégrant et en prenant en compte les acquis que nous avons au niveau de la participation citoyenne. nous sommes outillés parce que nous avons l’engagement et la motivation parce qu’avec la réforme de l’acte 3 de la décentralisation, le Président de la République a voulu créer des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement et cela ne peut se faire sans la participation des citoyens et sans l’engagement des élus à mettre en œuvre cette vision du Chef de l’Etat.
Selon vous quelle est la stratégie à mettre à œuvre pour que les collectivités territoriales puissent s’approprier du Budget programme participatif ?
La plupart de nos communes et département ont des documents de planification, des plans de développement communaux et des plans départementaux de développement .Cela veut dire que nous avons une vision et nous savons ce que nous voulons faire et dans cette démarche la collectivité territoriale doit davantage impliquer les populations et les secteurs. Cela permettra aux populations de s’approprier le budget programme. On ne peut pas faire mille programmes on doit en choisir deux à trois mais le choix doit émaner des populations. Le deuxième aspect, c’est la disponibilité des ressources, quelque soit la pertinence du programme mis en place, s’il n’y a pas de ressources pour exécuter ce programme, il n’y aura pas de résultats. La question est que, il nous faudra choisir dans une année, un programme, le mettre en œuvre, faire le suivi- évaluation et capitaliser. Ce qui veut dire qu’il nous faudra nécessairement une bonne disponibilité des ressources pour que ce programme puisse impacter le développement local. Pour ce faire, il nous faudra le concours de l’Etat central, du Ministère de la Gouvernance Territoriale qui doit davantage renforcer le Pndl, des partenaires techniques et financiers et ressources propres des collectivités territoriales
Quels doivent être les critères pour le choix des collectivités territoriales pour la phase test ? Le premier critère, c’est que la collective territoriale doit disposer d’un document de planification. Je pense que c’est extrêmement important parce que dans les différentes phases du budget programme participatif, il y a d’abord la phase préparatoire et diagnostic. Dans cette phase, s’il n’y pas un document de planification qui nous permet de connaitre la situation réelle de la collectivité territoriale, cela va être compliqué de bouger d’un pas. Les autres aspects, c’est l’implication des Agences régionales de Développement (Ard) comme ça été le cas avec le budget participatif parce qu’il y a des communes qui n’ont pas suffisamment de ressources de ressources humaines de qualité pour porter cela. Le troisième aspect, c’est une bonne communication auprès des différents acteurs qui peuvent intervenir dans le programme. Il faut qu’ils soient mobilisés et sensibilisés pour une bonne participation citoyenne. A cela s’ajoute la disponibilité des ressources financières devant permettre d’exécuter le programme à temps. Le quatrième aspect, c’est qu’ensemble avec les populations que nous puissions faire le suivi- évaluation. Je crois que si ces conditions sont respectées, nous pourrons assurer un succès éclatant de la mise en œuvre du budget participatif
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